
La
peine
que
recevra
l’ex-propriétaire
de
l’entreprise
Expédition
Mi-Loup,
qui
a
mis
à
mort
de
nombreux
chiens,
est
désormais
connue.
Antoine
Simard
devra
purger
23
mois
de
détention,
la
plus
haute
peine
jamais
infligée
pour
cruauté
animale
au
Québec,
a
annoncé vendredi
le
juge
Hubert
Couture,
de
la
Cour
du
Québec.
Expédition
Mi-Loup
était
une
entreprise
de
l’île
d’Orléans
spécialisée
dans
les
sorties
en
traîneau
à
chiens.
Son
ex-propriétaire,
Antoine
Simard,
a
été
reconnu
coupable
l’an
dernier
de
cruauté
et
de
négligence
envers
les
animaux
de
l’entreprise.
Il
a
aussi
été
reconnu
coupable
de
manquement
à
son
devoir
envers
ces
chiens.
Pendant
une
dizaine
d’années,
M. Simard,
dépassé
par
le
nombre
de
naissances
dans
son
chenil,
aurait
usé
de
nombreuses
techniques
pour
mettre
à
mort
les
animaux
sous
sa
garde,
allant
même
jusqu’à
créer
des
chambres
à
gaz
artisanales.
Des
gestes
« d’une
grande
cruauté »,
a
noté
le
magistrat
chargé
de
l’affaire.
Lors
de
l’annonce
de
la
peine,
vendredi,
sans
se
prononcer
sur
le
nombre
de
chiens
morts
par
la
faute
de
M. Simard,
le
juge
Couture
a
tenu
à
souligner
le
caractère
inacceptable
des
gestes
commis.
Il
a
d’ailleurs
fait
référence
au
statut
légal
des
animaux
au
Québec :
depuis
2015,
ces
derniers
sont
considérés
comme
des
« êtres
sensibles »
plutôt
que
comme
des
« biens »
aux
yeux
de
la
loi.
Ainsi,
le
magistrat
a
choisi
de
condamner
l’ex-entrepreneur
à
23
mois
de
prison,
à
la
suite
desquels
il
sera
soumis
à
une
probation
de
trois
ans.
Le
juge
a
aussi
choisi
d’interdire
à
M. Simard
de
posséder
des
animaux
pendant
10 ans.
Me
Sophie
Gaillard,
directrice
de
la
défense
des
animaux
et
des
affaires
juridiques
et
gouvernementales
à
la
SPCA
de
Montréal,
espère
que
cette
sentence
marquera
« un
point
tournant »
dans
les
cas
de
cruauté
animale
au
Québec.
« Jusqu’à
maintenant,
le
Québec
était
plutôt
en
retard.
Surtout
par
rapport
aux
autres
provinces,
où
les
gestes
de
M. Simard
auraient
pu
faire
l’objet
d’une
peine
plus
sévère. »
Au
moment
où
ces
lignes
étaient
écrites,
l’avocate
d’Antoine
Simard
n’avait
pas
répondu
aux
messages
du
Devoir.
Un
symptôme
du
manque
de
réglementation ?
« Il
faut
aussi
regarder
ce
qui
a
mené
à
cette
situation-là »,
souligne
Me
Gaillard.
Il
s’agirait
en
partie
d’un
problème
dans
la
réglementation
des
entreprises
de
traîneau
à
chiens,
juge-t-elle.
Car
bien
qu’il
y
ait
plus
de
130
établissements
dans
la
province,
accueillant
au
total
presque
5000
chiens,
selon
ses
chiffres,
il
n’y
a
pas
de
réglementation
propre
au
secteur.
« Et
pourtant,
il
y
a
des
pratiques
standards
dans
l’industrie
qui
sont
vraiment
problématiques
en
termes
de
bien-être
animal »,
estime-t-elle.
On
peut
notamment
penser
aux
chenils
qui
gardent
leurs
chiens
enchaînés
à
des
poteaux
pendant
des
heures,
voire
des
jours,
donne-t-elle
en
exemple.
La
SPCA
de
Montréal
croit
qu’il
faudrait
mettre
en
place
certaines
règles
« pour
éviter
un
nouveau
“Expédition
Mi-Loup” ».
Elle
réclame
entre
autres
une
régulation
de
la
reproduction
des
chiens,
l’imposition
d’un
nombre
limite
de
chiens
pouvant
appartenir
à
une
compagnie
et
l’ajout
d’une
obligation
pour
les
entreprises
de
dresser
des
« plans
de
retraite »
pour
leurs
animaux.
« Sinon,
on
se
ramasse
avec
des
chiens
qui
sont
jetés
comme
de
la
simple
marchandise »,
conclut
Me
Gaillard.