Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Tout comme son maître, le meilleur ami de l’homme n’est malheureusement pas éternel. Deux vétérinaires proposent quelques pistes pour mieux soigner son chien durant l’automne de sa vie.

Les premiers signes de vieillesse d’un chien apparaissent normalement vers l’âge de 12 ans. L’ostéoporose, surtout au niveau des hanches pour les grandes races, en fait partie. Cette maladie se traduit par une dégénérescence du cartilage qui engendre de l’inflammation et de la douleur. La perte d’audition et l’apparition de cataractes s’ensuivent.

Les deux vétérinaires recommandent d’être à l’affût des changements de routine. « Certains chiens veulent par exemple écourter la marche et retourner à la maison, ou ont de la difficulté à se lever le matin », précise Charles Morin, médecin vétérinaire et fondateur de la clinique vétérinaire Basses-Laurentides.

Le syndrome cognitif, caractérisé par la démence et la perte des fonctions mentales, est aussi fréquent. Les chiens qui en sont atteints souffrent fréquemment de perturbations du cycle du sommeil. « Ils se promènent inopinément la nuit, ou bien dorment tout le temps. Ils peuvent également se réveiller confus », décrit Charles Morin. Cette confusion est souvent accompagnée par la malpropreté, c’est-à-dire lorsque l’animal de compagnie va faire ses besoins à l’intérieur.

Sur le plan psychologique, il est encore difficile de détecter des symptômes de dépression chez les chiens. Les antidépresseurs sont surtout prescrits aux chiens plus jeunes qui souffrent d’anxiété de séparation.

Aux yeux de la médecin vétérinaire Caroline Picard, qui pratique à la Clinique vétérinaire rue Ontario inc., il est important de faire la nuance entre vieillissement et maladie. « La vieillesse n’est pas une maladie, elle est inévitable chez tous les êtres vivants. Cela dit, ce qu’on attribue à la vieillesse peut s’avérer une maladie grave qu’on peut guérir. C’est pourquoi il faut consulter en cas de doute afin d’assurer une plus longue vie à votre chien », explique-t-elle.

La promesse du CBD

De plus en plus d’études scientifiques démontrent que le cannabis pourrait soulager les chiens en fin de vie, notamment les symptômes causés par l’arthrose. Or, Santé Canada et l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec en sont encore à étudier la posologie idéale pour les animaux. Si certains médecins offrent des suppléments à base de CBD, les docteurs Picard et Morin ne se sentent pas encore à l’aise d’en prescrire à leurs patients canidés. Ils préfèrent attendre une standardisation claire de la part des autorités.

« Le dosage du CBD est délicat. Celui-ci peut avoir des effets différents selon les races de chien », explique Caroline Picard. « C’est une question de temps. D’ici cinq ans, une compagnie canadienne va fort probablement pouvoir homologuer une partie de la molécule et en distribuer directement ici », estime Charles Morin.

À défaut de l’herbe magique, on peut offrir une nourriture enrichie de nutriments comme l’oméga-3, la moule verte de Nouvelle-Zélande, qui contient de la glucosamine, le curcuma pour l’inflammation, ainsi que le bouillon d’os à la moelle et le collagène afin de soutenir les articulations.

Les médecines douces

Différentes médecines douces comme l’ostéopathie, l’acupuncture et l’hydrothérapie sont maintenant offertes aux meilleurs amis de l’humain. Cela dit, avant d’avoir recours à de tels services, il faut s’assurer que les spécialistes sont des médecins qualifiés faisant partie de l’Association des vétérinaires en médecine alternative et complémentaire. On peut d’ailleurs consulter un tel répertoire sur le site Web de l’organisme.

Le centre de physiothérapie de Laval offre par exemple une piscine pour les chiens. La plupart des nageurs sont en récupération postopératoire. Or, c’est une belle activité à offrir à notre animal qui peine à faire de l’exercice, car le faible impact dans l’eau atténue la douleur éprouvée.

À sa clinique, Charles Morin utilise un laser thérapeutique qui aide à soulager les articulations endolories des patients âgés. Il expérimente aussi avec un médicament chondroprotecteur injecté tous les mois sous la peau. Les études sur ce traitement sont encore rares, mais les premiers essais offrent des résultats concluants quant à la protection du cartilage.

Pour le confort du chien âgé

 

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