
Les idées évoquées dans les chroniques « Amours chiennes » (Nathalie Plaat, Le Devoir, 17 juillet 2023) et « Les animaux et nous » (Louis Cornellier, Le Devoir, 8 juillet 2023) invitent à réfléchir à une question : comment sait-on que la relation développée avec un chien est mutuellement bénéfique ?
Plus de la moitié des ménages québécois (52 %) hébergeraient un chat ou un chien, selon l’Association des médecins vétérinaires du Québec en pratique des petits animaux. Pour le tiers des adoptants, le chien est considéré comme un membre de la famille et pour 14 % des répondants, il est « amour ». La relation avec un chien peut être unique et précieuse. Or, ce n’est pas parce que les chiens bénéficient de nourriture, d’un logement, de soin et de câlins que la relation est satisfaisante et que la cohabitation est mutuellement bénéfique.
La majorité des chiens en ville sont dits « de compagnie ». Ce rôle est récent. Pendant très longtemps, le chien occupait des rôles traditionnels (garde, chasse, protection). Désormais, le chien, c’est le fidèle compagnon qui partage l’existence humaine dans ses hauts et ses bas, qui reçoit un nom, qui est cajolé, toiletté, qui publie des photos de son existence choyée dans les réseaux sociaux.
En échange, il procure présence, réconfort, soutien, affection. Ce changement de fonction a été rendu possible parce que le chien est une espèce sociale exceptionnelle. Fréquentant l’environnement humain depuis des millénaires, il a appris à communiquer de nouvelles façons.
Avant de se demander en quoi la qualité des relations joue un rôle dans le bien-être des deux protagonistes, il faut définir la manière dont les gardiens et les chiens constituent une relation. Rares sont les études qui fournissent une description de la relation ou qui expliquent la mécanique de la bonne relation entre l’humain et le chien.
Ce n’est pas seulement la quantité de relations qui importe, mais aussi la qualité de la relation. C’est pourquoi notre question de recherche est la suivante : comment les chiens et les humains parviennent-ils à développer des relations significatives qui font du bien ?
Des recherches, ces dernières années, ont porté leur attention « sur », « pour », « avec » les chiens, alors qu’il s’agirait de se demander comment se bâtit le lien « entre » les humains et les chiens. Il faut insister sur le fait que l’humain et le chien sont tous deux partie prenante dans la construction de cette relation.
Il pourrait être bénéfique pour le bien-être des gardiens et des chiens de découvrir des moyens d’améliorer la relation, et une première étape consiste à identifier les facteurs qui ont un impact sur cette entité. Ce qu’il faut retenir, c’est le réel potentiel pour les chiens et les humains d’avoir un effet bénéfique sur le bien-être réciproque.
En général, il a été constaté que vivre avec un chien a une influence positive sur l’activité physique des gardiens. Or, l’activité physique est un déterminant majeur de la santé et de la qualité de vie des gens et… des chiens !
Des relations entre l’humain et le chien peuvent susciter des émotions positives, l’accumulation d’expériences partagées bienfaisantes mène à une connaissance mutuelle intime, à une plus grande compréhension et à des moyens de communication plus efficaces. Un des facteurs de protection de la santé mentale consiste à « avoir des relations saines et stimulantes, qui aident à l’établissement de relations d’attachement enrichissantes ».
Notre recherche se concentre sur les avantages que l’humain tire de sa relation avec son chien et le chien, de sa relation avec l’humain et sur la manière dont ces interactions pourraient produire des avantages partagés. Connaissant la possibilité de développer des relations positives avec le chien, nous pensons que notre recherche aidera à renforcer les comportements humains propices au bien-être.