Environ
un
an
et
demi
après


Comme
un
long
accident
de
char

(finaliste
aux
Rendez-vous
du
premier
roman
et
au
Prix
littéraire
du
Salon
du
livre
du
Saguenay),
« l’homme
de
variétés »
Joël
Martel
propose
à
son
vaste
public
un
deuxième
roman
avec
pour
fil
rouge…
les
animaux
de
sa
vie,
ces
bêtes
qui,
bien
souvent,
« dépassent
l’imagination ».

Tels
de
véritables
marqueurs
temporels,
les
chats,
un
cochon
d’Inde,
la
moufette
(!),
mais
surtout
les
chiens
nous
conduisent
chacun
son
tour
à
des
souvenirs
à
la
fois
tendres
et
effarants.
S’entremêlent
à
ce
périple
mémoriel
des
anecdotes
du
temps
présent
avec
Charles,
Julie
et
surtout
Billy,
le
chien.

La
sincérité
Martel :
langue
pendante
et
cœur
ouvert

Le
style
de
ce
roman
autobiographique
comporte
toutes
les
traces
possibles
de
l’oralité.
Le
ton,
la
syntaxe,
le
vocabulaire
familier,
voire
créatif…
Le
lecteur
entend
presque
la
voix
de
Martel
en
train
de
lui
conter
sa
vie
et
celles
de
ses
« idiots »
de
chiens
ou
ses
« câlisse »
de
chats,
pourtant
si
sensibles

au
point
par
exemple
de
détecter
un
cancer.

Sans
gêne,
l’auteur
retrace
des
adoptions
toujours,
ou
presque,
effectuées
sur
un
coup
de
tête,
se
soldant
bien
souvent
en
crêpes
poilues
sur
la
chaussée
à
cause
d’un
manque
de
surveillance
invétéré.

Sans
gêne,
il
décrit
son
chien
Billy
comme
fou,
débilement
fier,
résolument
insupportable
pour
le
commun
des
mortels.

Sans
gêne,
il
parle
de
ses
larmes
et
de
celles
des
autres
quand
vient
le
temps
de
laisser
son
protégé
en
pension
canine
pour
la
fin
de
semaine.
« Le
gars
qui
était
le
plus
proche
de
la
porte
avait
vraiment
l’air
d’un
dur
à
cuire.
Il
s’est
éclairci
la
voix,
puis
j’ai
constaté
qu’il
avait
les
yeux
pleins
d’eau :
“Moi
aussi,
c’est
la
première
fois
que
j’amène
mon
chien
dans
une
place
de
même.” »

À
lire
aussi

Le
« livre
sur
Billy »

Si
c’est
ainsi
que
Charles,
le
fils
de
l’auteur,
désigne
ce
roman,
il
est
bien
certain
que
Martel
ne
se
limite
pas
à
rédiger
la
biographie
de
son
labrador
croisé.
Tel
maître,
tel
chien,
dit
l’adage.
Reflets
de
nous-mêmes,
les
bêtes
agissent
comme
miroirs
grossissants
de
nos
vies.
Après
avoir
fait
clôturer
son
terrain,
le
jeune
père
constate :
« Lorsque
Billy
a
enfin
compris
qu’il
pouvait
déambuler
comme
il
le
désirait
sur
le
terrain,
il
a
exploré
un
jour
ou
deux
ses
nouveaux
horizons,
mais
aujourd’hui,
il
se
tient
toujours
généralement
sur
le
même

spot

qu’avant.
J’imagine
que
c’est
comme
ça
pour
nous
aussi. »

Le
chien
ne
meurt
pas
à
la
fin

★★★

Joël
Martel,
La
Mèche,
Montréal,
2025,
255
pages

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