
La réalisatrice Hélène Choquette a passé 18 mois à arrimer ses pas sur ceux, douloureux et erratiques, d’itinérants montréalais et torontois. Des mois patients à recueillir patiemment leurs confidences pudiques en s’attachant à la seule stabilité qui les attache encore à ce monde : leur chien.
Très vite, il apparaît clair que leur compagnon à quatre pattes occupe une place centrale. Se nourrir, se garder au chaud, dominer leurs dépendances ; pour leur animal, ils sont prêts à beaucoup pour se maintenir la tête hors de l’eau.« Ce chien-là m’a fait arrêter de consommer. Il m’est entré dans le coeur. » Un état qui, paradoxalement, les tient aussi à l’écart de certaines bouées, comme les refuges, qui sont rares à accepter leur compagnon.
Tout en délicatesse, Chienne de vie touche une corde sensible chez ces hommes et ces femmes relégués à la marge, quotidiennement niés, voire bafoués même violentés. À travers l’histoire de leur relation fusionnelle avec leur chien, ils se dévoilent peu à peu, racontant la rue et ses misères, puis, enfin, les leurs. Hélène Choquette leur prête une oreille compatissante, exempte de tout misérabilisme, qui touche à l’essentiel.