Leur sort était jusqu’ici resté en suspens : les célèbrent corgis de la reine Élisabeth II, des petits chiens devenus indissociables de l’image de la souveraine décédée jeudi à l’âge de 96 ans, ont finalement retrouvé un foyer auprès de son fils le prince Andrew et de son ex-épouse, la duchesse d’York.

C’est d’ailleurs lui qui avait offert à sa mère les deux petits chiots l’année dernière. Une façon, sans doute, d’égayer le quotidien pandémique de la monarque confinée. Muick et Sandy étaient les derniers fiers représentants des plus de 30 corgis qu’a possédés la reine au cours de sa longue vie.

Il paraît que la princesse Diana les qualifiait autrefois de « tapis en mouvement », étant toujours aux pieds de sa belle-mère. Petits chiens trapus et poilus, les corgis étaient les compagnons constants de la défunte reine depuis qu’elle était enfant. 

Selon un décompte de la BBC, la lignée royale de corgis s’est étalée sur 14 générations au fil des années.
 

La jeune Élisabeth a découvert enfant cette race de chiens, lorsque son père, le roi George VI, a introduit Dookie dans la famille en 1933. C’est en 1944 que ses parents lui ont offert pour ses 18 ans son tout premier corgi, Susan, dont la plupart de ses chiens suivants descendaient. Le dernier descendant de cette dynastie, Willow, est décédé en avril 2018, laissant la reine sans corgis, jusqu’à tout récemment.

Muick avait rejoint la famille au début de l’année 2021 avec un autre chiot nommé Fergus. Ce dernier est toutefois décédé quelques semaines plus tard, à l’âge de cinq mois, peu après la mort du prince Philippe, époux de la reine. Pour le remplacer, Andrew et ses filles, les princesses Beatrice et Eugénie, avaient offert à la souveraine le petit Sandy à l’occasion de son 95e anniversaire.

L’amour de la monarque pour ses corgis, dont plusieurs ont été immortalisés à ses côtés sur nombre de photos officielles ou de tableaux, était bien connu. On les retrouve même dans la série télé à succès The Crown, qui retrace le règne de la souveraine. Ils avaient également été la vedette des célébrations du jubilé en juin marquant les 70 ans de règne de la monarque, avec notamment un rassemblement de 70 corgis à Balmoral.

Ce qui arrivera aux deux autres chiens de la reine, Candy, un dorgi — un croisement entre un teckel et un corgi — et Lissy, un cocker anglais, reste toutefois incertain.

Quand est-il du reste de la fortune royale ?

La reine avait aussi une passion bien connue pour les chevaux. À elle seule, son écurie personnelle lui a rapporté à travers les années plus de 7 millions de livres.

Mais que possédait la monarque mis à part des corgis et des chevaux ? En 70 ans de règne, la reine Élisabeth II a accumulé une fortune personnelle estimée à 370 millions de livres (558 millions de dollars), selon le Sunday Times. Une partie de cette somme colossale est connue et gérée par le gouvernement, mais une autre reste privée.

La bourse privée, qui désigne les revenus privés de la reine, provient notamment des recettes de quelque 650 millions de livres (980 millions de dollars) d’actifs du Duché de Lancaster, propriété de la royauté depuis le Moyen-Âge. Il comprend quelque 315 biens immobiliers résidentiels et des propriétés commerciales haut de gamme, et des milliers d’hectares de terrains agricoles.

Les revenus de ce patrimoine colossal se sont élevés pour la dernière année fiscale à environ 24 millions de livres, que la reine distribue en partie à ses proches. Ces revenus privés sont par ailleurs taxés tant qu’ils ne sont pas utilisés pour des tâches officielles.

Le château de Balmoral, villégiature d’été de la famille royale, est quant à lui évalué à 100 millions de livres environ (151 millions de dollars) , et son manoir de campagne, Sandringham, à 50 millions (75 millions de dollars). Contrairement au palais de Buckingham et au château de Windsor, ces deux résidences appartenaient à la monarque et se voient léguées au roi Charles III.

Certains éléments de la collection royale appartiennent également à la reine en privé. C’est le cas d’une collection de timbres démarrée par le roi George V, il y a plus d’une décennie.

Symboles de pouvoir et de spiritualité, les joyaux de la couronne britannique, évalués à quelque 3 milliards de livres (4,5 milliards de dollars), appartenaient, eux aussi, à la reine, bien que symboliquement, et sont automatiquement transmis au monarque suivant.

Rappelons que la fortune de la reine s’est retrouvée éclaboussée par le scandale des Paradise Papers, une enquête sur les paradis fiscaux à grande échelle. Ces révélations du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) affirmaient en 2017 qu’Élisabeth II disposait, par l’entremise du Duché de Lancaster, d’une dizaine de millions de livres sterling d’avoirs dans des fonds aux îles Caïmans et aux Bermudes, des territoires d’outre-mer du Royaume-Uni assimilés à des paradis fiscaux. Des investissements qui n’apparaissent pas dans les déclarations annuelles de La Couronne.

L’héritage que laisse derrière elle la reine vient s’ajouter à la fortune personnelle de son fils Charles, estimée à 87 millions de livres (130 millions de dollars) par le site celebritynetworth.com.

Avec l’Agence France-Presse

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