
Québec a reculé mercredi sur son intention de bannir des races de chiens dangereuses.
Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a déposé une série d’amendements au projet de loi visant à favoriser la protection des personnes par la mise en place d’un encadrement concernant les chiens. Ceux-ci éliminent toute la section consacrée aux « chiens déclarés potentiellement dangereux » et à leur interdiction au Québec.
Devant les médias, le ministre Coiteux s’est défendu de reculer sur son intention première — et explicite — d’interdire les chiens pitbulls.
« Reculer, ce serait de ne pas adopter un tel projet de loi, de laisser les choses en plan, a-t-il fait valoir. Je pense plutôt qu’on va de l’avant, avec un projet de loi qui est important. »
« Il n’y a pas de consensus scientifique, il n’y a même pas de corroborateur scientifique, qui nous dit que c’est quelque chose de praticable, d’aller jusqu’à la désignation et l’interdiction de races particulières. Et ça, c’est ressorti très, très fort des consultations », a-t-il ajouté pour justifier sa décision.
Les amendements du ministre octroient aux municipalités le pouvoir d’interdire à un propriétaire de garder un chien, d’exiger l’examen de la dangerosité d’un chien par un vétérinaire, d’imposer l’euthanasie d’un chien et d’obliger le signalement des blessures infligées par un chien, notamment.
Le cadre réglementaire prévoit également qu’un vétérinaire mandaté par une municipalité puisse déclarer un chien « potentiellement dangereux » et qu’en effet, une ville puisse imposer le port du licou ou du harnais à ce chien.
Devant la valse-hésitation de Québec, et depuis que le ministre Coiteux a laissé entendre qu’il présenterait une version diluée — ou « consensuelle », pour reprendre son expression — de son projet de loi, les villes se sont résignées à gérer la question des chiens dangereux à la pièce.