
Sacrifier le plus grand parc canin de Montréal ? Ce serait certainement une façon d’étouffer le désir de voir son modèle exemplaire reproduit ailleurs… Les chiens ont toujours fait partie de nos vies dans les villes. Nous les avons privilégiés comme compagnons pour leur intelligence, leur fidélité et leurs nombreuses aptitudes relationnelles. Les années de récente pandémie ont d’ailleurs contribué à révéler la grande valeur de cette relation et les nombreux bienfaits physiques et psychologiques que l’on peut en tirer.
Nombreux sont d’ailleurs les nouveaux propriétaires de chiens citadins. Dans ce contexte, si une cohabitation saine et harmonieuse est souhaitée, on doit tenir compte qu’un chien est un animal social qui a besoin de dépense énergétique quotidienne et qui affichera un comportement non approprié sur plusieurs plans si ces besoins ne sont pas assouvis.
Voilà une des raisons pour lesquelles nous devons leur offrir de grands espaces, idéalement aménagés de nature, où ils pourront courir, jouer, rencontrer humains et congénères dans un contexte moins stressant et anxiogène que lorsqu’ils sont tenus en laisse. En ce sens, la vaste majorité des parcs canins de Montréal ne répondent pas adéquatement aux besoins des chiens ni en matière de superficie, ni en matière d’aménagement et de sécurité.
Mais à Montréal existe le parc Mali. Un parc canin comportant 80 arbres matures. Un parc cité en exemple par les experts entre autres pour sa superficie idéale et son aménagement naturel et sécuritaire. Un vaste espace vert utilisé par des milliers de propriétaires de chiens, doté d’un anneau déambulatoire de 220 mètres autour duquel se développe une intense vie sociale, chose assez rare en milieu urbain. Et fait non négligeable, cet endroit représente le seul lieu de nature à Montréal où les gens peuvent se balader avec leur chien sans laisse. Et ce sont ces atouts qui font que ce lieu est largement utilisé par des personnes venant d’autres arrondissements de Montréal.
Le parc Mali en est donc un de destination. Malheureusement, tout porte à croire que ses jours sont comptés. Un réaménagement du secteur où il se situe se décide actuellement, et les décideurs dans ce dossier refusent de s’engager à le maintenir intégralement, malgré les nombreuses représentations de son association, et ce, depuis 2009. Pourtant, l’aménagement unique de ce lieu favorise les rencontres intergénérationnelles où se développe le tissu social d’une communauté, et les nombreux bienfaits de son abondante canopée sur la santé mentale de ses usagers ne sont plus à prouver (Verdir les villes pour la santé de la population, INSPQ). Il en va de leur bien-être aussi. Montréal se doit de tenir compte de ces arguments majeurs.
Détruire des arbres âgés de plus de 25 ans qui contribuent à abaisser de plusieurs degrés la température du lieu, donc à combattre les îlots de chaleur montréalais, serait un geste à dénoncer en ces temps de réchauffement climatique. Conservons le parc intégral et réaménageons tout autour ! C’est possible. Il ne manque que la volonté politique. Aurait-on manqué de solutions pour éviter de priver des citoyens d’un parc aussi précieux s’il n’avait pas été à vocation canine ? Et si la voix réclamant son maintien n’était pas celle des propriétaires de chiens ?
Les animaux et leurs humains ont une voix, et la Ville doit en tenir compte. Nous ne réclamons pas par caprice, mais par besoin réel. Au nom du respect des citoyens propriétaires de chiens et pour tous ceux qui les appuient dans cette cause, une protection se doit d’être accordée au plus grand parc canin de Montréal.