
Ce
texte
fait
partie
du
cahier
spécial
Vivre
pleinement
Pour
de
nombreux
aînés,
vivre
auprès
d’un
animal
représente
bien
plus
qu’une
présence
réconfortante.
Ces
compagnons
offrent
chaleur,
apaisement
et
une
routine
qui
incite
à
rester
actif,
avec
des
bienfaits
surprenants
sur
la
santé.
Mais
encore
faut-il
pouvoir
les
garder.
À
81 ans,
Marie-Claude
Trottier,
veuve,
vit
seule
avec
une
petite
chatte
marbrée
aux
oreilles
retroussées.
« Son
nom,
c’est
Gaïa,
la
déesse
de
la
Terre.
Mais
on
l’appelle
aussi
Ti-bedon,
parce
qu’elle
montre
toujours
son
ventre »,
raconte-t-elle
en
riant.
Comme
tous
les
amoureux
des
animaux,
Mme Trottier
est
intarissable
lorsqu’elle
parle
de
ses
compagnons
à
quatre
pattes.
« Depuis
que
je
suis
toute
petite,
j’ai
eu
des
chats.
Ils
ont
été
pour
moi
une
grande
source
de
réconfort,
de
joie
aussi.
Ma
petite
Gaïa
est
très
joueuse,
elle
m’apporte
des
choses.
C’est
de
l’amour
inconditionnel.
C’est
le
bonheur. »
À
son
âge
avancé,
la
présence
de
sa
chatte
lui
est
indispensable.
J’ai
des
problèmes
de
santé,
je
suis
plus
restreinte
dans
mes
sorties
et
mes
activités.
Je
vis
seule.
Je
vous
parle
en
ce
moment,
et
Gaïa
ronronne
à
mes
côtés.
Si
je
n’avais
pas
cette
petite
bête-là
avec
moi,
je
mourrais
de
solitude.
Les
bénéfices
de
la
cohabitation
avec
un
chien
ou
un
chat
sur
la
santé
mentale
sont
bien
documentés :
s’occuper
d’un
animal
procure
un
sentiment
d’utilité
et
de
sens,
apporte
réconfort
et
sécurité
et
aide
à
rompre
la
solitude.
Par
ailleurs,
que
ce
soit
en
fréquentant
régulièrement
un
parc
à
chiens
ou
en
discutant
de
son
chat
avec
ses
voisins,
le
fait
d’avoir
un
animal
de
compagnie
favorise
la
socialisation
et
le
sentiment
d’inclusion
sociale
chez
les
aînés.
On
sait
aussi
que
les
animaux
de
compagnie
ont
des
effets
bénéfiques
sur
la
santé
physique.
Par
exemple,
les
marches
quotidiennes
avec
pitou
favorisent
la
santé
cardiovasculaire
et
améliorent
la
qualité
de
vie.
D’autres
recherches
montrent
que
les
interactions
avec
les
animaux,
comme
flatter
un
lapin
ou
un
chat,
aideraient
à
réduire
les
niveaux
de
stress
et
la
pression
sanguine.
Une
récente
étude
publiée
dans
la
revue
Scientific
Reports
montre
même
que
la
présence
d’un
animal
freine
le
déclin
du
cerveau.
Les
chercheurs
suisses
de
cette
étude
ont
suivi
pendant
18 ans
plus
de
16 000
Européens
âgés
de
50 ans
et
plus.
Résultats :
les
tests
de
mémoire
et
de
fluidité
verbale
étaient
plus
favorables
chez
ceux
qui
possédaient
un
animal
que
chez
ceux
qui
n’en
possédaient
pas.
Animal
de
compagnie
et
logement :
un
problème
Mais
encore
faut-il
pouvoir
garder
son
compagnon.
Installée
depuis
trente
ans
dans
le
quartier
latin,
où
elle
fréquente
assidûment
salles
de
cinéma,
spectacles
et
la
Grande
Bibliothèque,
Marie-Claude
Trottier
voit
sa
santé
décliner
et
se
prépare
à
déménager
en
résidence
privée
pour
aînés
(RPA).
Elle
tient
absolument
à
rester
dans
son
quartier,
et
près
du
CHUM,
où
elle
reçoit
des
soins.
« C’est
très
important
pour
moi
d’être
dans
une
RPA
qui
ne
me
coupe
pas
de
mes
sources
de
distraction,
de
culture,
mais
aussi
de
mes
soins
de
santé »,
confie-t-elle.
Mais
voilà :
la
RPA
de
son
secteur
refuse
catégoriquement
les
animaux.
D’autres
établissements
acceptent
les
chats
et
les
petits
chiens,
mais
ils
sont
trop
éloignés
de
ses
repères
de
vie.
Elle
devra
donc
choisir
entre
rester
près
de
ses
ressources…
ou
se
séparer
de
Gaïa.
« C’est
impensable.
J’ai
toujours
vécu
avec
un
chat.
C’est
inhumain
de
couper
quelqu’un
de
sa
source
de
réconfort.
Je
trouve
ça
terrible »,
s’insurge-t-elle.
Au
Québec,
la
législation
permet
aux
propriétaires
de
logements
d’interdire
les
animaux.
Plusieurs
RPA
et
certaines
Maisons
des
aînés
les
acceptent,
mais
avec
des
restrictions.
Il
faut
pouvoir
s’en
occuper
soi-même,
et
les
chiens
moyens
ou
grands
sont
souvent
interdits.
À
la
SPCA
de
Montréal,
Me
Sophie
Gaillard
rappelle
qu’un
des
grands
problèmes
demeure
l’accessibilité
au
logement
pour
les
propriétaires
d’animaux.
« Les
aînés
sont
particulièrement
vulnérables,
car
ils
ont
souvent
de
la
difficulté
à
trouver
un
logement
qui
accepte
leur
compagnon.
Et
lorsqu’ils
doivent
faire
la
transition
vers
une
résidence,
il
arrive
souvent
qu’ils
ne
puissent
pas
l’amener
avec
eux »,
dit
la
directrice
de
la
défense
des
animaux
et
des
affaires
juridiques
et
gouvernementales.
Cette
réalité
a
des
conséquences
lourdes,
autant
pour
les
refuges
que
pour
les
personnes
concernées.
« Nous
en
sommes
témoins
chaque
jour :
pour
certaines
personnes
âgées,
l’animal
est
essentiellement
tout
ce
qu’il
leur
reste
dans
leur
vie.
Certaines
nous
arrivent
en
détresse,
forcées
de
s’en
départir »,
poursuit-elle.
Zoothérapie
en
CHSLD
Quant
au
CHSLD,
comme
les
résidents
vivent
avec
une
grande
perte
d’autonomie,
ils
ne
peuvent
y
amener
leur
animal.
En
revanche,
des
visites
d’animaux
sont
régulièrement
organisées,
que
ce
soit
avec
des
zoothérapeutes
certifiés
ou
encore
des
visites
de
bénévoles
accompagnés
de
leur
compagnon.
Au
CIUSSS
de
la
Mauricie-et-du-Centre-du-Québec,
la
zoothérapie
est
à
l’horaire
des
calendriers
de
la
programmation
des
loisirs
dans
tous
les
centres
d’hébergement.
« Ce
sont
généralement
des
chiens
de
petite
taille
ou
des
lapins,
transportés
dans
des
paniers.
Les
aînés
peuvent
alors
les
prendre
dans
leur
bras
et
les
flatter »,
explique
Marie-Pierre
Héroux,
conseillère,
cadre
responsable
de
la
qualité
des
milieux
de
vie.
Ces
rencontres
ont
de
nombreux
effets
positifs :
elles
stimulent
la
mémoire,
notamment
en
ravivant
des
souvenirs
liés
aux
animaux
du
passé,
favorisent
la
motricité
à
travers
des
gestes
simples
comme
brosser
ou
nourrir
l’animal,
et
éveillent
des
émotions
positives.
Le
simple
contact
avec
un
animal
réduit
le
stress
et
l’anxiété,
transformant
la
séance
en
moment
de
réconfort
et
de
joie.
Ces
moments
sont
bénéfiques
pour
les
aînés,
mais
aussi
pour
le
personnel.
« La
présence
d’un
animal
facilite
les
échanges »,
raconte
Mme Héroux.
« Quand
un
chien
ou
un
lapin
arrive
dans
l’unité,
tout
le
monde
se
met
à
parler
de
lui :
les
résidents
entre
eux,
les
proches
aidants
qui
se
joignent
à
la
conversation,
les
employés
aussi.
Ça
amène
une
ambiance
positive
pour
toute
la
journée »,
dit-elle.
Déménager
en
résidence
pour
aînés
ou
en
CHSLD
est
une
étape
majeure
et
souvent
déstabilisante
dans
la
vie
des
personnes
âgées.
« Dans
les
CHSLD,
on
cherche
à
normaliser
le
milieu
de
vie,
à
en
faire
un
chez-soi
chaleureux »,
poursuit
Mme Héroux.
Ainsi,
la
présence
d’un
animal
permet
de
vivre
un
moment
de
répit
où
les
résidents
se
sentent
moins
à
l’hôpital…
et
un
peu
plus
à
la
maison.
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